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Tuesday, July 16, 2013

. Rabelais, pourtant soucieux de son apparence, réagit contre ce « politiquement correct »[réf. nécessaire] pour donner naissance à « Gargantua et à d’autres géants de haute graisse »8. Des artistes c

ques et les rumeurs ne valorisent pas le glouton quant la forte corpulence dégénère en obésité : Berthe, la fille de Charlemagne, aurait été répudiée pour sa grosseur ; Guillaume le Conquérant est mort de graisses « qui auraient fondu à l’intérieur et l’auraient noyé » ; Philippe Ier est obèse au point de ne plus même pouvoir monter à cheval ; l'embonpoint de Louis le Gros est tel que ses excès de table seraient la cause de sa mort5. À partir de la renaissance du xiie siècle, ce prestige décline sous l'influence de trois milieux sociaux : les clercs, notamment ceux des ordres mendiants qui vivent de la charité, font de la gourmandise un péché capital ; les médecins, mieux formés grâce au développement des universités, conseillent les nobles à plus de sobriété ; les milieux de la cour où la quête du raffinement exige du chevalier plus de finesse (physique et morale) pour pratiquer l'amour courtois, la danse ou manier son cheval lors des joutes équestres6.
La seconde partie sur « le balourd moderne » débute à la Renaissance, époque du travail, de la technique et de la finesse. Le gros est alors stigmatisé pour sa lourdeur, sa paresse, son inhabileté, son inutilité. Les Grandes découvertes sont à l'origine de l'importation de sucre dont la consommation se diffuse dans l'aristocratie puis la bourgeoisie européenne, d'où le développement de l'obésité5. L'exigence de minceur qui se poursuit jusqu'au xviiie siècle concerne alors aussi bien les hommes que les femmes. Les médecins se basent sur la théorie des humeurs pour traiter l'obésité par la saignée, la purge ou la technique d’« assécher » (boire le moins possible)7. Rabelais, pourtant soucieux de son apparence, réagit contre ce « politiquement correct »[réf. nécessaire] pour donner naissance à « Gargantua et à d’autres géants de haute graisse »8. Des artistes comme Véronèse, Titien mettent en avant les rondeurs érotiques. Si Rubens est l'archétype du peintre des femmes grasses et opulentes, il ne faut pas oublier quil s'agit essentiellement de femmes mythologiques, les femmes qu'il voit et qu'il aime (telle sa femme Isabella Brant) sont représentées minces et corsetées.
La troisième partie « de la balourdise à l'impuissance des Lumières et la sensibilité » traite du xviiie siècle qui voit s'intensifier la critique envers les gros dont l'obésité est associée à l'insensibilité, l'affadissement de la personnalité, critique qui se base sur des mesures scientifiques (balance, utilisation du calorimètre par Antoine Lavoisier)9. Le développement des restaurants revêt une vocation diététique puisqu'on y sert des bouillon reconstituants fait de jus de viande dégraissés. Les médecins qui voient dans l'obésité une pathologie recommandent alors l'exercice et les bains froids pour tonifier le corps10. Ironie de l'histoire, les sucres sont à cette époque recommandés pour lutter contre l’obésité11.
La quatrième partie met en avant « le ventre bourgeois ». La bourgeoisie d'affaires qui a pris le pouvoir, prend le contre-pied des valeurs aristocratiques en affichant son embonpoint, signe de réussite sociale au xixe siècle. Le bourgeois gastronome est décrit comme un « gastrophore » dont l'obésité est le blason12. Cependant, un excès d'embonpoint peut être associé à la vanité et cette infirmité peut être source d'une certaine souffrance

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